Par Isabelle Deman

Extrait du livre 100 idées + pour aider les élèves en difficulté à l’école primaire

Les difficultés d’articulation se repèrent dès la maternelle. Il faut y être très vigilant. Il est possible d’agir dès la petite section de maternelle, de rectifier des défauts par des exercices appropriés. Il appartient aux enseignants de faire ce travail, avant de (trop) systématiquement envoyer des petits chez des orthophonistes. Si les difficultés persistent malgré cette première aide, alors une aide orthophonique sera nécessaire.

Dans un premier temps, lorsqu’un enfant prononce mal les mots, renvoyez-lui systématiquement la prononciation correcte en écho. Ne lui demandez pas de répéter au risque de le décourager. Entendre le mot correctement prononcé peut suffire à le guider vers la rectification.
Les élèves qui en auront besoin pourront être pris en petit groupe de parole pour une aide plus soutenue.

Objectifs  des séances :
•    Tonifier les muscles qui servent à l’articulation : lèvres, langue, joues.
•    Maîtriser mieux le souffle
•    Rectifier la prononciation de sons proches.
•    Fluidifier la prononciation.

Que faire ?
D’abord bien expliquer ce que veut dire « articuler ». Même les plus jeunes élèves comprennent les enjeux d’une bonne articulation et sont capables de retenir et de comprendre le mot « articuler »
Ne pas hésiter à exagérer soi-même l’articulation pour bien faire entendre la différence :
1. Faire des grimaces : gonfler les joues, tirer la langue, froncer le nez,…
2. Souffler dans des pailles pour faire rouler des boules de cotillon, faire des bulles de savon.
3. Faire répéter, l’un après l’autre aux enfants, des suites de trois syllabes simples : « ba, be, bi », « cho, so, fo », « dou, dan, don » ou complexes : « bri, bra, bru », « pli, plo, plou »…
Rythmer légèrement les syllabes sur un tambourin ou en claquant des doigts. Il faut que l’exercice soit mené sur un rythme assez enlevé, que vous adapterez au fur et à mesure des difficultés remarquées (par exemple, incapacité à répéter les 3 syllabes ou mauvaise prononciation).
4. Faire répéter de la même façon les mots complexes que les enfants n’arrivent pas à dire : « ven/dre/di », « pan/ta/lon », etc.
5. En cas d’impossibilité à répéter un mot complexe, par exemple « mercredi », commencer par la dernière syllabe : « di », puis « cre/di », puis « mer/cre/di ».

Soyez, à ces moments, exigeants quant à la prononciation et l’articulation. Demandez à l’enfant de répéter sans toutefois insister trop s’il n’y arrive pas. Il faut parfois plusieurs séances avec les mêmes syllabes pour qu’il réussisse. Mais les résultats sont réels au bout de quelques séances.

 

 

 

 

 

Photo : pexels